• Chapitre 0

     

        Alors tu te demandes ce qu'est Blamy. Et bah j'vais t'le dire (ouais j'adore le chef otaku). C'est le titre du roman que j'écris en ce moment. En fait c'est un roman mais en même temps ç'en est pas un. Je sais pas si tu vois le truc. C'est juste la base pour mes storyboards de mon projet manga. J'ai écrit sous forme de roman juste pour m'entraîner en fait. Donc là je vais commencer par mettre le chapitre 0 qui va introduire la suite. Bonne lecture ! (et comme d'hab, n'hésite pas à mettre un commentaire).

    Introduction :  Chapitre 0

     

         Tout Paris était visible depuis le ciel qui étendait son drap azur. Les bâtiments irréguliers, mélange d'appartements et de bureaux d'affaires dans la même scène, constituaient d'importantes masses grises qui remplissaient, dans un fouillis total, le paysage tout entier, qui en débordaient presque. Çà et là, on retrouvait tout de même quelques arbres rares, presque invisibles, étouffés par l'abondance des constructions ; ils semblaient usés par l'hiver et placés de manière aléatoire. Un ultime élément de ce panorama venait confirmer son origine parisienne : en effet, au milieu, telle une tour céleste dévorant l'unique nuage des cieux, telle une lance affirmant sa supériorité sur le restant des bâtisses, se tenait ce squelette de métal, cette construction de mille huit-cent quatre-vingt neuf, ce symbole de la France dans le monde.

        En regardant de plus près, on pouvait voir un établissement long et rectangulaire, une université, sur lequel quelqu'un semblait se tenir.

         Le vent, cette brise glaciale qui givre le corps en le traversant, soufflait aujourd'hui, et semblait prédire quelque funeste épisode.

        Mais il demeurait debout sur le toit, sur son bord, presque dans le vide, et contemplait, de manière impassible, le décor urbain.

    « On dit que la vie est faite de moments de joie, de bonheur et de peur» dit ce garçon aux cheveux d'argent longs comme sa taille, infinité de fils d'araignée tissés, à la lueur plus blanche que l'aura lunaire, et qui suivaient la trajectoire exacte des tourbillons que créait le mistral parisien.

    « Mais si ces moments, la vie ne nous les apporte pas, alors peut être... »

         Il avança d'un pas certain, sans hésitation aucune, et ferma les yeux, comme on les ferme lorsque l'on apprécie la douce bise qui caresse nos joues, un soir d'été.

     

    « ...Que la mort le fera ? ».

     

    *

     

     

    « Haa, ces cours m'épuisent... » Mila venait de terminer sa journée de cours de littérature. « Il fait froid mais j'ai bien envie de manger sur le toit aujourd'hui, au moins personne va me déranger. »

     

         Elle ouvre la porte d'accès au toit. « Brrr, on se les pèle vraiment aujour- » Elle n'a pas eu le temps de terminer sa phrase, qu'elle a été surprise par l'horreur de la scène qui se déroulait devant ses yeux : un jeune homme était visiblement entrain de sauter du toit. « Putain ! » Ce fut le seul juron qu'elle laissa échapper de sa bouche avant de courir comme elle ne l'avait jamais fait. Elle sauta, bloqua ses pieds à la barrière qui entourait les bords du toit, et attrapa avec plus de force qu'elle n'en crût avoir, les bottes du suicidaire.

    « Mais pauvre imbécile ! Qu'est ce qu'il te prend de te crever comme ça ! Y'a des gens qui se battent pour rester en vie, et toi tu l'abandonnes, idiot ! » cria-t-elle avec tout l'air disponible dans ses poumons, jusqu'à n'en plus avoir.

    « ... » Le garçon ne savait que dire.

    Mila le tira de toutes ses forces, et parvint finalement à le mettre sur le sol du toit.

    Après avoir repris son souffle, elle cria de nouveau :

    -Mais ça va pas, non, de faire peur aux gens comme ça en plein milieu de la journée ?!

    -...

    -Merde, dis quelque chose, à la fin ! Tu t'appelles comment ?!

    -Rass.

    -(Quel prénom pourri !) T'as quel âge ?!

    -13 ans. Répondit-il de façon neutre et sans expression, comme si l'événement qui venait de se dérouler était sans gravité aucune.

    -Tu peux pas répondre comme toute personne normale qui venait d'essayer de se tuer ?

    Il détourna la tête vers le paysage qu'il contemplait lors de sa tentative de suicide quelques secondes plus tôt, puis dit d'une voix presque imperceptible :

    -Pardon. C'est justement ça, que je cherche.

    Mila était comme surprise. Elle le regarda fixement, de façon presque admirative, sans en connaître la raison. Le vent, lui, soufflait toujours plus fort, comme il est si habituel lorsque l'hiver emménage. Le temps paraissait se figer.

    -C'est... ça... que tu cherches... Chuchota-t-elle, encore éberluée. OUAIS, TU CHERCHES A CREVER, QUOI, PAUV' CON ! Lui cria-t-elle d'un coup, tout en le frappant sur la tête.

    -Aie, ça fait plutôt mal. Dit-il calmement.

    -C'est fait pour ! Répliqua-t-elle avant de demander : Et qu'est ce que tu fais dans une université ? Tes parents savent que tu es ici ?

    Rass regarda Mila droit dans les yeux, au point qu'il en voyait son reflet. Il parut hésiter quelques secondes, avant de répondre tout de fois sereinement :

    -Je n'ai pas de parents. Ou plutôt, j'en ai, mais aucune nouvelle d'eux.

    Mila écarquilla les yeux.

    -Attends, tu veux dire que... Tu es livré à toi même ? A treize ans ?

    Rass acquiesça les yeux fermés. Un silence se poursuivit et s'installa. Mila, déconcertée, repris : Ecoute, ne restons pas là. Il fait froid. Viens plutôt chez moi, on pourra en parler plus calmement. Mila se leva, et fit un sourire discret mais chaleureux au jeune homme. Elle lui tendit sa main pour le lever. Rass la fixa, attrapa sa main, et dit pour seul mot :

    -D'accord.

    Pendant toute la durée du trajet, en bus, en métro, à pied, Rass ne prononça pas un seul mot. Il marcha tout du long derrière la jeune fille. Elle, était intriguée par cette étrange personne. Jamais elle n'avait cru vivre un jour ce type de situation. Une situation singulière qui l'a prise au dépourvu. Enfin, ils arrivèrent au studio universitaire de Mila.

    -Entre, fais comme chez toi. Prononça enfin la jeune femme. Par contre c'est très petit, je suis une étudiante fauchée, tu vois. Continua-t-elle en lançant un soupir.

    -Ça ne me gène pas.

    -Tu peux t'asseoir, je vais aller préparer du thé en attendant, pour nous réchauffer.

    Rass s'assit sur l'unique étroit canapé de la pièce, et observa d'un air indifférent l'appartement. Il était très peu meublé : seuls quelques cadres ornaient les murs blancs, et le reste de l'ameublement était constitué d'une grande table, d'un lit peu onéreux, d'une vieille armoire usée ainsi que d'un ordinateur portable, seule exception coûteuse de la description. La table était chargée d'une quantité astronomique de livres de littérature, de philosophie et d'anglais. Des copies figuraient également, sûrement les mémoires à préparer.

    Mila revenait vers Rass avec les deux tasses de thé ; elle en donna une au jeune garçon, grand pour son âge, et s'assit en buvant la sienne à côté de lui. Elle lui parla d'abord la première, tout en avalant une gorgée de la chaude boisson.

    -J'imagine que si t'as eu envie de te suicider, c'est que quelque chose ne va pas. Est ce que c'est à cause de l'abandon de tes parents ? Enfin, si tu n'as pas envie d'en parler, je ne vais pas t'oblig-

    -C'est plus subtil que ça, interrompit Rass. Mila le regardait, surprise par sa première prise de parole. Les yeux de Rass fixaient maintenant le sol, mi-clos. La joie, la pitié, l'horreur, le bonheur... Depuis toujours, je n'ai jamais eu souvenir de ressentir quoi que ce soit de ce genre. J'ai toujours été quelqu'un de placide, qui ne comprend pas les sentiments et émotions des autres. Et bien que conscient de ça, je ne peux rien y faire. C'est d'ailleurs la raison de l'abandon de mes parents. Rass regarda de nouveau la jeune étudiante dans les yeux. Et il est inutile de te dire que... Je n'ai rien ressenti de particulier lorsqu'ils m'ont livré à moi-même si jeune.

    Les yeux de Mila se figèrent, écarquillés. L'incroyable sang-froid dont faisait preuve Rass après d'abord son abandon, sa tentative de suicide ensuite, impressionna la jeune femme, qui ne savait pas si elle ressentait de la peur ou de la surprise.

    -Et... Pourquoi est ce que tu as tenté de te tuer, alors ? Demanda l'étudiante, encore abasourdie par cette déclaration. Si tu ne ressens rien comme tu le dis, tu ne devrais pas non plus ressentir de désespoir, et donc le besoin de te tuer, non ?

    Rass baissa légèrement la tête en fermant les yeux.

    -Je pensais que, peut être, dans une autre vie, je pourrais enfin comprendre cette notion de « sentiments », une notion qui depuis la nuit des temps a été l'objet de chansons, poèmes, romans, une notion qui a constitué et qui constitue encore aujourd'hui le cœur de la littérature, et la vie de chaque humain sur cette terre.

    Mila écoutait avec stupéfaction ce discours improbable sorti de la bouche d'un enfant de treize ans, qui en paraissait cinq de plus. Elle était surprise par la pensée si singulière de ce jeune homme.

    -Je vois... Le regard de Mila soudain s'assombrit, jusqu'à en devenir invisible. Son corps tremblait, quand soudain, elle hurla en frappant le garçon au visage :

    Et tu crois que c'est en te suicidant comme une merde que tu vas comprendre toute la subtilité des sentiments ?! Tu vas juste retourner à la poussière, et c'est tout ! T'auras jamais l'occasion de connaître cette notion ! Essoufflée, elle continua, plus calmement : Mais je peux comprendre que tu sois désorienté...

    Un silence s'installa. Mila paraissait beaucoup plus triste que la victime de la vie elle-même, qui ne semblait pas plus désespéré que si on lui eut volé un bonbon.

    -Dis moi, tu n'as nulle part où aller, pas vrai ? Demanda-t-elle soudainement.

    -Non en effet.

    Mila se leva du canapé, et lui tendit la main en disant :

    -Dans ce cas, si tu le souhaites, je peux t'héberger ici, et t'aider à atteindre l'objectif qui t'es si cher. Qu'en dis-tu ?

    Rass eut cette fois une douleur étrange, rythmée et périodique, qui le prit par surprise après cette déclaration. Sans expression sur le visage, mais transpirant abondamment, et levant sa main à sa poitrine, il fléchit et se mit sur ses genoux. La pauvre fille ne savait que faire. Elle fut prise par surprise et pleura toutes les larmes de son corps tout en répétant :

    -Rass ! Hé ! Rass ! Accroche-toi ! Ça va ?!

    -Ah... Oui... Le jeune homme se ressaisit et leva la tête, qui n'était alors qu'à dix centimètres de celle de Mila. Ils se regardèrent longtemps. La jeune fille, pour la première fois, se rendit compte de la beauté du garçon. Son teint blanc et lisse, presque pur, accentuait la splendeur de ses cheveux couleur argent. Elle rougit à sa vue, et sans s'en apercevoir, rapprocha tendrement ses lèvres de celles du jeune homme.

     

     

    "Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges jeter l'ancre un seul jour ?", Lamartine.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Mars 2015 à 22:09

    C'est vraiment pas mal ! autant de talent en écriture qu'en dessin ;)

    2
    Mardi 3 Mars 2015 à 14:22

    Je croyais que personne allait avoir la foi de lire mon introduction XD Bravo pour ton courage et merci pour ton commentaire !

    Et aussi, si tu pouvais me dire ce qui te plaît pour l'instant, que ce soit dans l'histoire elle-même ou dans le style d'écriture, ça serait super ;) N'hésite pas à dire aussi ce qui te rebute !

    3
    Mardi 3 Mars 2015 à 14:45

    Mais ça ne demande pas de courage voyons ! ^^ enfin presque

    Sinon les points positifs: c'est très agréable à lire et très fluide, pas d'erreur de temps (pasque t'en a qui passent du futur au present au passé simple au passé composé au machin truc alors que le moment y change pas --" j'dis ça mais moi aussi j'le fais des fois ) bref, tout s'enchaîne c'est parfait ;p

    Après les descriptions son bien détaillées, on arrive a s'imaginer la scène et à suivre chaque étape avec les personnages donc pour moi ça veut dire que c'est réussi !  

    Après le scénario est bien, c'est le genre l'histoire qui m'intéresse vraiment et on sent que ça va être intéressant par la suite ^^ juste je trouve que ça va un peu vite à la fin, il viennent de se rencontrer et après un petit regard (qui suit une tentative de suicide) ils vont s'embrasser je trouve ça un peu rapide, ce serai mieux si ils prenaient le temps de se connaître et de se comprendre (pourquoi il a fait ça tout ça ...)

    Bon voilà mon avis ^^ bonne continuation pour les prochains chapitres en tout cas ! si tu t'y mets préviens moi dès que tu en publie un ;p

     

     

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    4
    Mardi 3 Mars 2015 à 15:56

    Wouah, super, toi j't'aime bien !

    Sinon j'ai vu que t'écrivais aussi donc je vais aller jeter un coup d’œil, et sur ton blog de dessin également ;)

    Pour la fin de l'intro, oui c'est voulu cet événement. Mais tu ne sauras pourquoi qu'au chapitre 1 ! Jusque là, un peu de patience, et oui, ne t'inquiète pas, je te préviendrai ! J'ai déjà ma première vraie lectrice, je vais pas la perdre non mais oh !

    5
    Mardi 3 Mars 2015 à 16:02

    hahah c'est gentil ! ^^

    Cool ! j'ai encore plus envie de savoir du coup :p

    Pour mes blogs, ne t'attends pas à lire un texte aussi élaboré que le tient ^^ c'est plus un scénario style manga donc très peu de texte narratif et beaucoup plus de dialogues ^^" flemmarde comme je suis la flemme de tout détailler ;p

    6
    Mardi 3 Mars 2015 à 16:15

    Bah ça au pire c'est pas si grave ;) Moi j'écris comme un roman parce que j'avais jamais essayé avant, et je voulais voir ce que ça faisait d'en écrire un. Mais écrire de façon minimaliste est très bien aussi, pourvu que ça te donne les infos essentielles pour tes storyboards ! ;-)

    7
    Mardi 3 Mars 2015 à 17:06

    Oui c'était surtout ça t'as raison ^^ , avoir un support clair pour mes storyboards ( fin si je les fais un jour ;p )

    8
    Jeudi 5 Mars 2015 à 21:01

    J'aime beaucoup :D Comme Nes Chan l'a dit tu écris très bien c'est un vrai plaisir :D

    Je trouve le caractère des personnages très intéressant, j'ai vraiment hâte de lire la suite ! :D

    9
    Jeudi 5 Mars 2015 à 21:15

    Oh super, merci Yûno !

    Je fais de mon mieux, les storyboards devraient arriver aussi, et vos commentaires m'encouragent à continuer donc ça c'est coule sisi.

    Je suis entrain d'écrire le chapitre 1, il devrait normalement arriver vers la fin de la semaine prochaine si tout se passe bien ! Entre temps, soyez à l'affût des nouveaux articles les filles ;)

    Re-Bisou virtuel oueche.

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